Changement de vie

En créant « Les Capréoles » à Régnie (Beaujolais), l‘ancien directeur des domaines Gérard Bertrand, Cédric Lecareux, ne s’est pas posé la question : le domaine serait cultivé en bio. Puis en biodynamie.

 

« A la recherche de l’excellence »  

 

Tout droit venu du Languedoc, vous venez de reprendre un domaine en Beaujolais. Pourquoi ce choix du Beaujolais ?

vendanges maturité
Cédric Lecareux : Il s’agit d’un projet familial. Mon épouse est originaire du Beaujolais, moi même je viens d’Auvergne, et nous souhaitions nous rapprocher de nos familles.
A cela s’ajoute une autre attache, le Beaujolais est la région viticole que j’ai connue lorsque je faisais ma prépa au Lycée du Parc à Lyon.
Et puis il y a l’attache cépage, le gamay, que j’ai vendangé grain par grain, vinifié pendant dix ans sur les 20 ares qui appartenaient à mon grand-père. Dans la recherche de la perfection. Mais les terroirs sont différents, je remets les compteurs à zéro, je recommence sur d’autres bases avec le domaine de 3 ha, que nous avons racheté avec ma femme, les Capréoles qui appartenait à Sophie Mouton un domaine depuis 250 ans dans sa famille et qu’elle souhaitait vendre dans un esprit de transmission.

 

Pourquoi avoir choisi le bio ?
Cédric Lecareux : Je ne me suis même pas posé la question.
En arrivant j’ai fait un premier traitement et je me suis dit que ce serait le seul et le dernier. Le conventionnel pour moi c’était « non ». Après l’expérience avec Gérard Bertrand il ne pouvait pas être question d’autre chose. La vigne est convertie en bio depuis juillet. Et les premiers vins bio sortiront en 2017.

Précisément, que retenez-vous des cinq années passées chez Gérard Bertrand ?
Cédric Lecareux : Ce fut une expérience fabuleuse. Pendant cinq ans, je me suis occupé de huit propriétés et vinifié quarante millésimes.
Dans la philosophie, la culture de Gérard Bertrand : la recherche d’être de l’excellence et le souci du détail,  celui d’aller toujours plus loin dans cette recherche du possible et qui fait qu’à terme la totalité du domaine sera en bio puis en biodynamie. Dans le bio c’est une nécessité. J’ai souhaité rester dans cette logique, avec la priorité donnée au vignoble, puis en cave puis à l’élevage.

Les conditions climatiques en Beaujolais n’ont rien à voir avec celles du Languedoc, faire du bio dans cette région doit être plus difficile ?

Cédric Lecareux : Faire du bio en Beaujolais pose deux problèmes majeurs, le travail des sols et le mildiou. Mais il existe sur la commune déjà deux vignerons en bio et un en biodynamie. Je commence par le bio. Et petit à petit, car cela va prendre du temps, j’essayerai la biodynamie au début sans certification.
La chose la plus simple est de travailler avec le calendrier lunaire. Nous avons fait les premières vendanges des jours fruits. Au printemps je commencerai l’élaboration du compost de bouse, des bouses de corne, et de la silice de corne. Et on commencera à les applique l’année suivante. L’année prochaine sera une année de transition pour tout élaborer sur place. Restera le problème épineux : celui de la réduction des taux de cuivre, deux fois moins importants en biodynamie qu’en bio.

Qu’est-ce qu’un grand vin pour vous ? Un exemple de grand vin dégusté récemment ?

Cédric Lecareux : Le grand vin va être dans la recherche de l’équilibre, pas dans la démonstration ou la puissance. Il doit nous procurer de l’émotion, donner du plaisir, l’envie d’en reprendre un deuxième verre. Un grand vin doit se boire.
La semaine dernière, à Narbonne, j’ai dégusté le Clos d’Ora 2012 une nouvelle cuvée en biodynamie de Gérard Bertrand, issue d’un domaine qui se situe sur les hauts de la Livinière, une parcelle totalement travaillée avec le cheval. C’était un vin d’un suprême équilibre, pas dans la puissance comme les grands crus du domaine C’est un changement essentiel dans la vision des vins de Gérard.
Parcours
1977 : naissance à Vichy, ville d’eau
Etudes préparatoires à Lyon
2000 : diplôme ingénieur agro et œnologie à Montpellier
2001 : Chambre d’agriculture de l’Aude
2009 : directeur des domaines Gérard Bertrand (Narbonne)
2014 : reprend un domaine de 3 ha à Régnié

 

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